Un premier lac d’hydrocarbures vient d’être formellement identifié à la surface de Titan, le principal satellite de Saturne. Ce résultat vient confirmer les précédentes observations de la sonde Cassini.
En 2006, les chercheurs de la NASA publient dans Nature l’analyse de données récoltées par la sonde Cassini lors de ses survols successifs de Titan depuis 2004. De petites étendues extrêmement lisses, horizontales, à des endroits où semblent converger ce qui s’apparentent à des lits des rivières sont observées. Tout un faisceau d’indices qui laisse déjà fortement suggérer à l’époque la présence de lacs d’hydrocarbures à la surface de l’astre. Restait à en apporter une preuve formelle. C’est chose faite après l’étude spectroscopique effectuée au niveau d’Ontario Lacus, une des tâches sombres relevée en 2007 par Cassini au niveau du pôle Sud.
La signature relevée par les chercheurs est en effet caractéristique de l’éthane.Etant donné les conditions de températures et de pression qui règnent à la surface, il ne peut qu’être présent sous sa forme liquide. Il serait probablement en solution avec de l’azote, du méthane et d’autres hydrocarbures légers mais la composition précise reste difficile à déterminer en raison des nombreuses interférences atmosphériques qui troublent le spectre infrarouge obtenu par les chercheurs. Peu importe au final car le résultat tant attendu est là : la Terre n’est pas le seul corps céleste à abriter un élément sous sa forme liquide !
Si les scientifiques avaient un temps imaginé la présence d’un océan, les images prises par la sonde Cassini au début de l’année avaient clairement conduit à rejeter cette hypothèse. Il n’en reste pas moins que les traces d’hydrocarbures légers gazeux dans l’atmosphère (5%), l’observation de ce qui pourrait être des rivières, et de ce que l’on sait maintenant être des lacs, tout converge aujourd’hui pour appuyer l’existence d’un cycle naturel du méthane sur Titan, similaire au cycle de l’eau terrestre. Un véritable rêve éveillé pour les amateurs de science-fiction.
Tristan vey
Sciences et Avenir.com